dimanche 29 juin 2014

Les raboteurs de budget, un nouveau Caillebotte à Yerres



 














1.
J’suis l’raboteur des budgets
C'est moi qui vais sauver le conservatoire
J’aime bien Caillebotte ça me botte
Mais la musique 
Surtout classique ça me fatigue 
Et puis surtout ça fait des trous

Des p’tits trous dans l’budget, encore des p’tits trous
Des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous

Un conservatoire
C'est comme une passoire

Des travaux, j’en fais trop, j’en ai fait partout :
C’est des sous, des p’tits sous, ça coûte plein de sous
Beaucoup trop d’sous beaucoup trop d’sous beaucoup trop d’sous


                                                     
2.
J’suis l’raboteur des budgets
Le fossoyeur de not’ conservatoire
Tous les élus du Val d’Yerres
Remuent la terre
Pour faire un centre de loisirs
De ce fichu conservatoire
Qui nous coûte, ça m’dégoûte, beaucoup de p’tits sous
Des p’tits sous, des p’tits sous, ça coûte plein de sous
Beaucoup trop d’sous beaucoup trop d’sous beaucoup trop d’sous

                                                     
3.
Y’en a qui sont pas contents
Mes ennemis politiques les manipulent
Tout c’que j’ai fait dans l’Val d’Yerres
M’a coûté cher
J’ai laissé une de ces ardoises
Y’aura bientôt de l’eau dans l’gaz

Si j’trouve pas des p’tits sous, encore des p’tits sous
Des p’tits sous, des gros sous, des millions de sous

Pour la grande musique
Allez en Belgique

Mais à Yerres dans l’Val d’Yerres ça nous coûte trop cher
Deux centimes par élève mais dites-moi qu’je rêve
Ah c’est trop cher beaucoup trop cher beaucoup trop cher

                                                     
4.
J’suis l’raboteur des budgets
J’vais dézinguer ce vieux conservatoire
A quoi ça sert tous ces profs
Bourrés d’diplômes
Qui sont connus d’la France entière
C’est bien trop cher pour le Val d’Yerres

J’en trouv’rai des moins chers ça f’ra des p’tits sous
Des p’tits sous, des p’tits sous, encore des p’tits sous

J’ai les pleins pouvoirs
Sur c’conservatoire

Pour combler nos grands trous ça suffira pas
Il nous faut des gros sous encore des gros sous
Mais ça nous f’ra des petits sous des petits sous des petits sous

                                                     
5.
A quoi ça sert une école
Qui forme de futurs grands musiciens
Nous on n’en a pas besoin
Tout ce qu’on souhaite
C’est des p’tits sous pour réparer
Tous nos p’tits trous dans not’ budget

Nos p’tits trous, 15 millions, il nous faut des sous
Des p’tits sous, des p’tits sous, toujours des p’tits sous

Faites pas tant d’histoires
Dans c’conservatoire

La culture, on s’en fout, il nous faut des sous
Pour nos trous dans l’budget, pour tous nos millions
Des petits sous pour nos grands trous pour nos grands trous pour nos grands trous

                                                     
6.
J’suis l’raboteur des budgets
J’en ai assez de tout c’ capharnaüm
J’vais faire un référendum
Est-ce qu’on préfère
Moins de transports ou moins d’ musique
Du fric ou du service public

Nivellement par le bas, ça c’est le bon choix
Cinq élèves par classe, ça c’est efficace

Y’aura plus personne
Parmi tous ces profs

Pour vouloir enseigner dans une telle école
Et j’pourrai tout fermer pour pouvoir sauver
Mes petits sous mes petits sous mes petits sous

                                                     
7.
J’suis l’raboteur des budgets
J’embrouille tout l’monde avec ma science des chiffres
Et j’ai tell’ment de complices
Compréhensifs
Ils disent amen à tout c’que j’fais
C’est tell’ment beau que j’en pleurerais

Des p’tits sous, des p’tits sous, il m’faut des p’tits sous
Pour que j’puisse au plus tôt baisser les impôts

Faites comme je le pense
Entrez dans la danse

Et surtout cassez-moi ce conservatoire
Qu’on l’enterre une bonne fois sous les pissenlits
Les pissenlits les pissenlits les pissenlits les pissenlits
Le Comité de soutien chante aussi...


vendredi 27 juin 2014

Nouvelle lettre aux conseillers communautaires du Val d'Yerres

Mesdames, Messieurs.

L'atmosphère électrique dans laquelle s'est déroulée la réunion publique de lundi dernier 23 juin témoigne de l'inquiétude et de l'exaspération qui règnent parmi les usagers du Conservatoire à Rayonnement Départemental du Val d'Yerres, et au-delà. En témoignent également les nombreuses signatures qu'a recueillies notre pétition. Nous mettrons à votre disposition le résultat de cette collecte ainsi que la liste de nos soutiens lors du Conseil communautaire de lundi prochain 30 juin.
- Nous vous demandons de ne pas voter en l'état la synthèse n°19. Sous le prétexte d'une ouverture au plus grand nombre, cette 'nouvelle offre pédagogique' sert d'habillage à un véritable plan social, avec à la clé réductions d'horaires, suppressions de postes et précarisation des emplois enseignants.
 Elaborée sans aucune concertation, elle est présentée dans l'urgence, et cette opacité entretient l'ambiance délétère dans laquelle vivent actuellement les professeurs (certains du cadre A étant incités au départ de façon inadmissible), les parents, et les enfants (ces derniers indépendamment de leurs parents).
Elle propose la suppression des classes à horaires aménagés, qui sont un atout essentiel pour la motivation d'un nouveau public et pour le maintien du label départemental ; elle le fait sous réserve d'une décision définitive à l'automne : nous vous rappelons que cette possibilité de reconsidérer la question a été formellement mise en avant lors de la réunion publique de lundi dernier.
- Nous vous demandons de ne pas voter en l'état l'annexe 20. A la différence de ce qui était annoncé dans le tract des six maires, ces nouveaux tarifs ne comportent aucune offre attractive susceptible d'attirer davantage d'usagers vers le 'cursus loisir' (sensiblement plus cher que le 'hors cursus' qu'il prétend remplacer) et pénalisent encore plus ceux qui ont le malheur de jouer du piano.
Cette 'réforme', concoctée dans des conditions humaines et techniques déplorables, grèverait à coup sûr l'avenir du Conservatoire à Rayonnement Départemental. Nous en appelons solennellement à votre responsabilité pour que vous la suspendiez. Faute de quoi nous serions en droit de considérer comme lourdement hypothéquée la concertation  promise lors de la réunion publique du 23.
En l'attente, nous vous adressons, Mesdames, Messieurs, nos salutations distinguées.

jeudi 26 juin 2014

Avenir du CRD: appel aux élus du Val d'Yerres




APPEL aux élus de la communauté d'agglomération
Boussy-Saint-Antoine Brunoy, Crosne, Epinay-sous-Sénart, Quincy-sous-Sénart, Yerres

Le 26 juin 2014
Monsieur le président,
Madame la vice-présidente,
Messieurs les vice-présidents,
Mesdames et Messieurs les élus communautaires,

La réforme du Conservatoire du Val d’Yerres figure à l’ordre du jour du Conseil communautaire qui doit se tenir lundi 30 juin prochain.

Lundi 23 juin dernier, les six maires de la Communauté d’agglomération du Val d’Yerres ont présenté cette réforme lors d’une réunion publique. Cette réunion, qui a fait salle comble, a permis de révéler l’indignation de la quasi-totalité de l’assistance devant un plan de « sauvetage » qui s’avère être, en fait, ni plus ni moins qu’un plan social de grande ampleur, impliquant de nombreuses suppressions de postes, et menaçant, à terme, la survie du Conservatoire.

Nous vous rappelons que le Conservatoire à rayonnement départemental du Val d’Yerres constitue l’un des fleurons de l’enseignement artistique en Ile-de-France, reconnu dans la France entière pour la qualité de ses enseignements et de son corps professoral. En témoigne la liste impressionnante des personnalités prestigieuses qui lui apportent leur soutien (http://soutien-conservatoire-yerres.blogspot.fr). Il a joué et joue encore à ce jour un rôle essentiel dans la formation artistique des citoyens du Val-d’Yerres.

Alors que la question de la restructuration de cette institution a été absente, voire occultée lors de la campagne municipale, alors que les nouvelles équipes municipales et communautaires prennent seulement connaissance des nombreux dossiers qui les attendent, il est surprenant de voir que les élus vont voter un dossier essentiel dont ils n’ont pas encore la maîtrise complète. Le voter, en l'état, c'est prendre la responsabilité de ruiner les enseignements artistiques dans le Val-d'Yerres et d'échouer, à coup sûr, dans la conquête de nouveaux publics.

En effet, ce dossier a été piloté conjointement par la direction générale des services de la CAVY et par la direction du Conservatoire, dans l’urgence et le secret, sans aucune concertation avec les parties concernées. L’équipe pédagogique elle-même et les usagers (élèves et parents) ont été mis devant le fait accompli. Nous attirons également votre attention sur l’opacité qui règne sur ce dossier, malgré une demande officielle de l’association des parents d’élèves (Ardamuse) auprès de la CAVY pour prendre connaissance du budget du Conservatoire.

La restructuration en cours est par ailleurs menée dans des conditions moralement inacceptables, et même indignes : licenciements injustifiés d’enseignants dont la présence est essentielle au bon fonctionnement du Conservatoire, pressions diverses exercées sur certains enseignants pour les « encourager » à partir d’eux-mêmes, mise sous surveillance des enseignants au nom du devoir de réserve(une veille informatique surveille ainsi leurs faits et gestes sur Internet). Sachez que des cas de harcèlement moral sont avérés et susceptibles de plaintes en justice.

 Ces méthodes compromettent gravement la crédibilité de cette réforme et entachent l’honneur de ceux qui les appliquent.
Cette affaire jette également le trouble chez nombre d’habitants de vos communes qui s’interrogent sur les véritables tenants et aboutissants du projet de réforme et doutent de la sincérité de l’administration.

C’est pourquoi nous demandons solennellement que cette réforme soit suspendue, le temps qu’un climat plus serein soit instauré, qu’une véritable réflexion sérieuse associant administrateurs, professeurs et usagers puisse se mettre en place sur l’avenir du Conservatoire, dans un souci de préserver à la fois les acquis pédagogiques et culturels du Conservatoire et les finances communautaires.
Le vote de cette réforme, lundi 30 juin, signifierait que vous cautionnez les conditions de sa mise en œuvre et vos concitoyens devront alors en tirer toutes les conclusions qui s’imposent.
Nous vous prions de recevoir l’expression de toute notre considération.

Le Comité de soutien au Conservatoire à rayonnement départemental du Val d'Yerres

Que va devenir le Conservatoire du Val d'Yerres ?

Dans Le Républicain du 26 juin Maryne Vialette fait un compte-rendu de la réunion publique du 23 juin où, dans une "ambiance tendue", les élus entendaient "sauver le conservatoire  [...] une formulation qui en dit long sur l’avenir incertain de l’établissement et la communication quasi inexistante entre les deux bords" ...


 

Vue de la salle, la réunion publique des élus du Val d'Yerres


Les Maires de l’agglomération du Val d'Yerres organisaient ce 23 juin une réunion publique  à Brunoy sur l'avenir du Conservatoire à Rayonnement Départemental du Val d'Yerres

Nous avons reçu  "témoignage de citoyens indignés qui ont assisté à cette réunion":
"La salle des fêtes de Brunoy est bondée, de très nombreuses personnes sont debout.
Les rôles ont été distribués parmi les représentants de la CAVY : les maires de Quincy, Crosne, Epinay-s/sénart et de Boussy-Saint-Antoine (député PS) partageant la voix de leur « Maître ».
Les rôles sont répartis entre  Nicolas Dupont-Aignan et Bruno Gallier, maire de Brunoy, qui enfoncent le clou. Quant au directeur du Conservatoire son rôle consiste à faire la promotion du projet de la CAVY en affichant une présentation à l’écran.
Après la présentation du projet de restructuration, on passe enfin aux questions / réponses.
Impossible d’obtenir la réponse de la CAVY après chaque question sous prétexte qu’il est préférable de grouper les réponses pour gagner du temps. Au final, en procédant ainsi la CAVY choisit de répondre aux questions non embarrassantes.
Grossièreté récurrente de Nicolas Dupont-Aignan : « vous n’arrêtez pas de me gueuler dessus » dit-il à plusieurs reprises, utilisation de son téléphone portable pendant les questions, agression verbale d’une petite fille et de sa mère qui lui rappellent ses propos pendant la fête des associations ; il manie comme à son habitude la démagogie et le mépris, voire l'insulte.
Autre argument de sa part qui a fait réagir la salle « il serait indigne que les citoyens prennent en charge le déficit du conservatoire » ! est-il « digne » que les citoyens supportent la construction du CEC qui a couté 3 fois plus cher que le projet initial ?
La 1ere intervenante  est une ancienne professeure de musique : comment peut-on faire de telles propositions sans avoir eu au préalable une réelle concertation avec les équipes pédagogiques ?
Une autre professeure intervient sur certaines propositions qui sont des non-sens : ainsi des cours collectifs de 5 élèves proposés aux petits, alors qu’on conseille un maximum de 3 élèves !
Un intervenant indique que l’augmentation de la participation du contribuable (27%) est surtout due à l’inflation (22%). Les professeurs n’ont bénéficié d’aucune hausse de salaire dans la même période !
Un parent d’élève suggère qu’on ne rajoute pas de policiers municipaux à Yerres, mais qu’on utilise ce budget pour le Conservatoire. D’autres parlent du CEC ou de l’exposition Caillebotte dont l’affiche fait plaisir à voir sur les murs du métro, mais qui profitent plus à des partenaires privés qu’aux enfants de nos villes, alors qu’ils bénéficient des impôts de tous les contribuables.
Un professeur au Conservatoire de Paris, catégorie A, la catégorie « trop payée », ex élève du conservatoire de Yerres, cite son salaire : 2000 € par mois, pour 16heures par semaine de cours   auxquelles il faut ajouter les heures passées avec les élèves, les heures de préparation des projets, les heures de travail de son instrument et aussi le coût de son matériel (40 000€ de saxophone) qu’il assume entièrement. Quel est le fonctionnaire dit-il qui paye son outil de travail ?
Comment le Conservatoire pourra élargir son offre pour accueillir plus d’élèves, avec le même niveau de qualité et avec moins de professeurs ?
Beaucoup de départ en retraite parmi les professeurs de catégorie « A » vont déjà avoir lieu (6 professeurs en tout) n’est-ce pas suffisant ?
Réponse peu convaincante du directeur du Conservatoire : « il faut déjà essayer sur un premier périmètre avant de dire que les cours collectifs ne conviennent pas à la pratique musicale, cela marche déjà dans les pays anglo-saxons »  ce qui a été immédiatement contredit par un anglais présent dans la salle !  D’autre part le budget d’investissement ayant lui augmenté, on pourra acheter des instruments supplémentaires pour ces nouveaux élèves. Les pratiques collectives demandant des locaux particuliers, les élèves devront se déplacer sur Yerres ou Brunoy.
Un parent a demandé si l’on avait inclus dans le calcul de l’économie le coût de ces déplacements ? Pas de réponse ….
Une autre parente d’élève, elle-même enseignante, indique qu’à Crosne, les interventions des professeurs de Conservatoire en milieu scolaire (CE2, CM1 et CM2) sont très appréciées, et qu’elles sont indispensables pour attirer de nouveaux élèves, c’est donc un non-sens de les supprimer. Réponse tout aussi peu convaincante d’un représentant de la CAVY : on attirera les nouveaux élèves avec l’approche « loisir »  et par la mise en place de stages. Ce qui n'a rien à voir avec la transmission des savoirs.
Nicolas Dupont-Aignan a resservi l’éternel poncif sur l’immobilisme et le corporatisme des professeurs de l’Education nationale en déclarant que le conservatoire avait renoncé à développer ces interventions en milieu scolaire car cela avait failli provoquer la « révolution » ! tollé dans la salle.
Nicolas Dupont-Aignan reproche aux personnes qui le questionnent de ne pas adresser leurs revendications au gouvernement, seul responsable de la situation.
La présidente de l’association « Ardamuse » répond que l’association a bel et bien écrit au conseil général et au ministère de la Culture.
Elle réclame une réelle concertation avec les différents intervenants, professeurs et parents d’élèves. Elle indique aussi avoir réclamé le budget des dernières années elle attend toujours la réponse.  
Un peu énervé, Nicolas Dupont-Aignan finit par dire, visiblement à bout d’arguments, qu’il y a eu récemment des élections, que les électeurs ont fait leur choix, et qu’il ne voudrait pas faire porter à l’ensemble de la population le coût des revendications d’une partie de celle-ci.
Tollé général dans la salle : nous payons tous des impôts pour des activités ou des services que nous  n’utilisons pas forcément, c’est un des principes de notre société, pourquoi ferait-on une exception pour le Conservatoire ?
Le directeur  indique que l’offre du conservatoire sera votée par la CAVY le 30 Juin, et que les formulaires d’inscriptions pour la rentrée prochaine seront envoyés dès le lendemain.
Le maire de Brunoy indique que le sort des classes CHAM et CHAD, qui sont déterminantes pour l’obtention du label « CRD », sera réexaminé fin août, ce qui est différent de ce qui a été annoncé et écrit dans la proposition de la CAVY, où l’on parlait d’arrêt de cette filière à partir de la rentrée 2015-2016."