Les
Maires de l’agglomération du Val d'Yerres organisaient ce 23 juin une réunion
publique à Brunoy sur l'avenir du Conservatoire à Rayonnement
Départemental du Val d'Yerres
Nous avons reçu "témoignage de citoyens indignés qui
ont assisté à cette réunion":
"La salle des fêtes
de Brunoy est bondée, de très nombreuses personnes sont debout.
Les rôles ont été
distribués parmi les représentants de la CAVY : les maires de Quincy,
Crosne, Epinay-s/sénart et de Boussy-Saint-Antoine (député PS) partageant la
voix de leur « Maître ».
Les rôles sont répartis
entre Nicolas Dupont-Aignan et Bruno Gallier, maire de Brunoy, qui
enfoncent le clou. Quant au directeur du Conservatoire son rôle consiste à
faire la promotion du projet de la CAVY en affichant une présentation à
l’écran.
Après la présentation du
projet de restructuration, on passe enfin aux questions / réponses.
Impossible d’obtenir la
réponse de la CAVY après chaque question sous prétexte qu’il est préférable de
grouper les réponses pour gagner du temps. Au final, en
procédant ainsi la CAVY choisit de répondre aux questions non embarrassantes.
Grossièreté récurrente de
Nicolas Dupont-Aignan : « vous n’arrêtez pas de me gueuler
dessus » dit-il à plusieurs reprises, utilisation de son téléphone
portable pendant les questions, agression verbale d’une petite fille et de sa
mère qui lui rappellent ses propos pendant la fête des associations ; il
manie comme à son habitude la démagogie et le mépris, voire l'insulte.
Autre argument de sa part
qui a fait réagir la salle « il serait indigne que les citoyens prennent
en charge le déficit du conservatoire » ! est-il
« digne » que les citoyens supportent la construction du CEC qui a
couté 3 fois plus cher que le projet initial ?
La 1ere intervenante
est une ancienne professeure de musique : comment peut-on faire de
telles propositions sans avoir eu au préalable une réelle concertation avec les
équipes pédagogiques ?
Une autre professeure
intervient sur certaines propositions qui sont des non-sens : ainsi des
cours collectifs de 5 élèves proposés aux petits, alors qu’on conseille un
maximum de 3 élèves !
Un intervenant indique que
l’augmentation de la participation du contribuable (27%) est surtout due à
l’inflation (22%). Les professeurs n’ont bénéficié d’aucune hausse de
salaire dans la même période !
Un parent d’élève suggère
qu’on ne rajoute pas de policiers municipaux à Yerres, mais qu’on utilise ce
budget pour le Conservatoire. D’autres parlent du CEC ou de l’exposition
Caillebotte dont l’affiche fait plaisir à voir sur les murs du métro, mais qui
profitent plus à des partenaires privés qu’aux enfants de nos villes, alors
qu’ils bénéficient des impôts de tous les contribuables.
Un professeur au
Conservatoire de Paris, catégorie A, la catégorie « trop payée », ex
élève du conservatoire de Yerres, cite son salaire : 2000 € par mois, pour
16heures par semaine de cours auxquelles il faut ajouter les heures
passées avec les élèves, les heures de préparation des projets, les heures de
travail de son instrument et aussi le coût de son matériel (40 000€ de
saxophone) qu’il assume entièrement. Quel est le fonctionnaire dit-il qui paye
son outil de travail ?
Comment le Conservatoire pourra élargir son offre pour accueillir plus
d’élèves, avec le même niveau de qualité et avec moins de professeurs ?
Beaucoup de départ en
retraite parmi les professeurs de catégorie « A » vont déjà avoir
lieu (6 professeurs en tout) n’est-ce pas suffisant ?
Réponse peu convaincante
du directeur du Conservatoire : « il faut déjà essayer sur un premier
périmètre avant de dire que les cours collectifs ne conviennent pas à la
pratique musicale, cela marche déjà dans les pays anglo-saxons » ce
qui a été immédiatement contredit par un anglais présent dans la salle !
D’autre part le budget d’investissement ayant lui augmenté, on pourra
acheter des instruments supplémentaires pour ces nouveaux élèves. Les pratiques
collectives demandant des locaux particuliers, les élèves devront se déplacer
sur Yerres ou Brunoy.
Un parent a demandé si
l’on avait inclus dans le calcul de l’économie le coût de ces
déplacements ? Pas de réponse ….
Une autre parente d’élève,
elle-même enseignante, indique qu’à Crosne, les interventions des professeurs
de Conservatoire en milieu scolaire (CE2, CM1 et CM2) sont très appréciées, et
qu’elles sont indispensables pour attirer de nouveaux élèves, c’est donc un non-sens
de les supprimer. Réponse tout aussi peu convaincante d’un représentant de la
CAVY : on attirera les nouveaux élèves avec l’approche
« loisir » et par la mise en place de stages.
Ce qui n'a rien à voir avec la transmission des savoirs.
Nicolas Dupont-Aignan a
resservi l’éternel poncif sur l’immobilisme et le corporatisme des professeurs
de l’Education nationale en déclarant que le conservatoire avait renoncé à
développer ces interventions en milieu scolaire car cela avait failli provoquer
la « révolution » ! tollé dans la salle.
Nicolas Dupont-Aignan
reproche aux personnes qui le questionnent de ne pas adresser leurs
revendications au gouvernement, seul responsable de la situation.
La présidente de
l’association « Ardamuse » répond que l’association a bel et bien
écrit au conseil général et au ministère de la Culture.
Elle réclame une réelle
concertation avec les différents intervenants, professeurs et parents d’élèves.
Elle indique aussi avoir réclamé le budget des dernières années elle attend
toujours la réponse.
Un peu énervé, Nicolas
Dupont-Aignan finit par dire, visiblement à bout d’arguments, qu’il y a eu
récemment des élections, que les électeurs ont fait leur choix, et qu’il ne
voudrait pas faire porter à l’ensemble de la population le coût des
revendications d’une partie de celle-ci.
Tollé général dans la
salle : nous payons tous des impôts pour des activités ou des services que
nous n’utilisons pas forcément, c’est un des principes de notre société,
pourquoi ferait-on une exception pour le Conservatoire ?
Le directeur indique
que l’offre du conservatoire sera votée par la CAVY le 30 Juin, et que les
formulaires d’inscriptions pour la rentrée prochaine seront envoyés dès le
lendemain.
Le maire de Brunoy indique
que le sort des classes CHAM et CHAD, qui sont déterminantes pour l’obtention
du label « CRD », sera réexaminé fin août, ce qui est différent de ce
qui a été annoncé et écrit dans la proposition de la CAVY, où l’on parlait
d’arrêt de cette filière à partir de la rentrée 2015-2016."
"L'homme qui n'a pas de musique en lui et qui n'est pas ému par le concert des sons harmonieux est propre aux trahisons, aux stratagèmes et aux rapines. Les mouvements de son âme sont mornes comme la nuit et ses affections noires comme l'Erèbe. Défiez-vous d'un tel homme. Ecoutons la musique." Shakespeare, Le marchand de Venise.
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